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  • Photo du rédacteurPauline T

Quelle typographie pour un dialogue ?

Vous êtes écrivain et vous ne savez pas comment ponctuer un dialogue. Une écriture réussie commence par une présentation claire et agréable des dialogues, répondant aussi à certaines conventions d'écriture. Calez vos dialogues sur le plan typographique vous aidera à y voir plus clair, apportera une fluidité que vos lecteurs apprécieront, et vous évitera en fin de course de passer des heures en préparation de copie.

Les dialogues d'un roman doivent être différenciés dans le texte. En effet, la présentation des répliques obéit à des règles typographiques. Vous ne pouvez pas faire se succéder les répliques sans aucun signe de ponctuation qui distingue le récit, les dialogues, mais aussi les pensées des personnages.


  • Quels sont les signes typographiques conventionnels pour écrire un dialogue ?


Un dialogue est encadré, délimité, distingué, par

- des guillemets ouvrants et des guillemets fermants ;

- des tirets longs cadratins ou tirets moyens demi-cadratin.


Première question : où met-on les guillemets dans un dialogue ?

Dès la première ligne, le guillemet ouvrant est un peu le signe de reconnaissance du dialogue. Et en toute logique, le guillemet fermant clôt le dialogue. Vous noterez dans les exemples cités ci-dessous que les incises sont comprises dans ces guillemets, à une exception près, que je vais illustrer dans quelques lignes. Résumons : le guillemet ouvrant est le premier signe typographique qui précède la première réplique. Et donc, le guillemet fermant ponctue la dernière réplique.


Deuxième question : où place-t-on le premier tiret de dialogue ?

Le premier tiret de dialogue se met à la deuxième ligne de dialogue (réplique). Donc, il ne faut pas mettre de tiret de dialogue s'il n'y a pas de réplique.

Voilà les premiers points typographiques à assimiler pour bien écrire un dialogue de roman. Mais ce n'est pas tout.


Et quelle ponctuation pour encadrer les incises de dialogue ?

La ponctuation d'un dialogue suit des règles bien particulières aussi, notamment en présence d'incises. Chaque réplique accueille une majuscule et un point. Jusque-là, rien de bien compliqué.

Prenons un dialogue, au hasard, extrait du roman Une colonne de feu (Ken Follett) :

Ned et Alice échangèrent un regard. La nouvelle les avait frappés comme un boulet de canon.
« Régina a donc perdu son investissement, conclut Alice. Juste ciel ! Je me demande s'il s'en remettra.
— Il va perdre le prieuré, ajouta Ned.
— Cela se se fera pas sans tracas, prédit Alice.
— C'est certain, approuva Ned. Il va hurler. Mais nous, nous serons à la tête d'une nouvelle entreprise. »

Donc, les incises du dialogue sont précédées d'une virgule. Le point vient ensuite, après l'inversion verbe-sujet. Mais si l'incise est précédée d'une exclamation ou d'une interrogation, la virgule disparaît. Autre extrait du roman Une colonne de feu (Ken Follett) :

Sancho était sur le point de s'éloigner quand il aperçut le nouveau fourneau.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il. Un deuxième fourneau ?
— L'ancien doit être remplacé. »

J'ai pris un dialogue très court pour insister sur le fait que toute parole reportée doit être signalée par des guillemets et toute réplique par un tiret cadratin, aussi court soit-il.


D'ailleurs, quelle typographie pour une seule ligne de parole ? Comme dans cet extrait :


Eh bien, il lui réservait une surprise.
« Tenez, prenez-le », dit la sage-femme en tendant le paquet emmaillotté à Pierre. Il remarqua que la couverture de Véronique était faite d'une laine douce et précieuse.
« Ne lui donnez pas le bébé », marmonna Odette.
Mais c'était trop tard. Pierre tenait déjà l'enfant.

Une seule parole reportée :

- guillemets,

- incise en dehors des guillemets :

- qui sont suivis d'une virgule OU

- sans virgule si ponctuation haute (point d'exclamation ou point d'exclamation) pour la simple raison que les guillemets sont, eux aussi, une ponctuation haute. Allons chercher un exemple chez Stephen King (Misery).

Il se tourna vers elle, tâtonnant pour attraper son arme de service, et Annie lui enfonça la pointe de la croix dans le ventre.
« Org ! » fit-il cette fois, tombant à genoux et s'étreignant le ventre à deux mains.

  • Que fait-on des pensées du personnage qui ne sont pas prononcées dans un roman ?

Lorsque vous reportez une pensée et non une parole de l'un de vos personnages de roman, celles-ci ne sont pas à encadrer de guillemets mais à mettre en italique. Un exemple ci-dessous :

Mais c'était trop tard. Pierre tenait déjà l'enfant. Il ne pesait pas plus lourd qu'une plume. L'espace d'un instant, il éprouva un sentiment étrange, une envie soudaine de protéger de tout mal ce petit être humain impuissant ; mais il la réprima promptement. Je ne vais pas laisser gâcher la vie par cette petite saleté, pensa-t-il. (Une colonne de feu, Ken Follett)
La pensée des personnages d'un roman peut être transposée en italique. Notez bien que l'incise reste en romain si elle se retrouve au milieu de la pensée. Exemple :
Cette connaissance intime des sentiments cachés de Ned, révélée avec une telle désinvolture, inspira à Margery un pincement de jalousie. Tu n'as pas d'enfants, pensa-t-elle, mais tu l'as, lui. (Une colonne de feu, Ken Follett)

Une astuce pour vérifier les passages en italique dans un texte volumineux si vous vous apercevez après 300 pages écrites que vous avez fait des erreurs de typo, utilisez la fonction Rechercher de Word : Recherche avancée, puis Rechercher Format, puis Police, puis Italique. L'application détectera tous les passages écrits en italique.



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