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Les 5 erreurs des apprentis écrivains

Tout lecteur expérimenté détecte ces cinq erreurs en quelques pages de lecture quand ce n'est pas en quelques lignes. Pour un éditeur, chaque maladresse évoquée dans cet article est aussi facile à repérer qu'un paon sur la banquise. Alors, imaginez l'espérance de vie de votre roman dans la pile de manuscrits reçus si vous les cumulez dans votre texte.

Gardez toujours à l'esprit que 90% des romans soumis à une maison d'édition atterrissent à la poubelle papier ou numérique. Les 10% qui restent sont ensuite étudiés sans certitude sur leur devenir. C'est à cette étape que l'éditeur mesure le potentiel du texte et juge si une publication est envisageable.


Pourquoi votre texte finit-il direct à la poubelle ?


Votre texte est refusé ? Deux raisons principales : il ne correspond pas à la ligne éditoriale (vous n'avez pas su identifier les collections de la maison) ou il est mauvais. Et pourquoi est-il mauvais ? Parce qu'il est mal écrit. Et pourquoi est-il mal écrit ? Peut-être parce qu'il présente cinq maladresses très, très... trop fréquentes.


—Les métaphores à foison

Oubliez les métaphores à chaque paragraphe, pire celles qu'on ne comprend pas.


Au sujet des métaphores, on laissera le dernier mot à monsieur Tach (Hygiène de l'assassin, Amélie Nothomb).

"Que savez-vous des métaphores, jeune homme ?
—Mais... ce que tout le monde en sait.
—Excellente réponse. Les gens ne savent rien des métaphores. C'est un mot qui se vend bien, parce qu'il a fière allure.
"Métaphore" : le dernier des illettrés sent que ça vient du grec. Un chic fou ces étymologies bidons —bidons vraiment : quand on connaît l'effroyable polysémie de la préposition meta et les neutralités factotum du verbe phero, on devrait pour être de bonne foi conclure que le mot métaphore signifie absolument n'importe quoi. (...)

—Les adverbes (-ment) et adjectifs à profusion

"Il se retourna rapidement et murmura doucement..." Des longs mots qui alourdissent vos phrases.

Un des premiers signes détectables d'un texte qui s'annonce indigeste.


—Le participe présent trop présent

Les verbes en "ant" présents à chaque réplique, sur des pages et des pages.

Il répondit en mâchouillant ses mots. Ou —D'accord, répondit-elle en murmurant. Ou —Non, répondit-elle en hurlant.


—Le verbe faire

Le verbe à tout faire, signe distinctif des partisans du moindre effort. Sans tomber dans la suppression systématique, veillez à ne pas l'utiliser trois fois dans une page, voire dans un seul paragraphe". Une petit effort de vocabulaire s'impose.

—L'oncle Edmond ? En fait, tout ce dont je me souviens c'est qu'il me faisait l'avion quand j'étais tout petit. Une fois, ça m'a fait très peur, au point que je lui ai pissé dessus.

Extrait de Les Fourmis, Bernard Werber.



—Les interactions de personnages qui se réduisent à des regards

C'est le défaut par excellence. On sent dès le début que l'auteur patauge et va utiliser tous les synonymes existants du verbe regarder : fixer, toiser, dévisager, observer, épier, lancer un regard, planter ses yeux, jeter un coup d'œil, accrocher le regard, fuir le regard, soutenir le regard, fixer les yeux, détourner les yeux... Tous les moyens sont bons pour ne pas avoir à écrire des descriptions plus larges, qui dépassent les personnages. Les personnages flottent dans un non-décor.


Autres défauts d'écriture présents dans les premiers romans — qui feront l'objet d'un autre article :

—Les dialogues omniprésents : faire parler pour ne pas décrire

—Un verbe d'incise pour chaque réplique

—Les personnages éphémères qui servent l'intrigue

—Les justifications ou explications travesties de l'auteur

—Les narrations linéairement plates ou plates linéairement

—L'invraisemblance




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